Le parcours d’une obsessionnelle à la recherche de la pièce parfaite dont elle rêve depuis plusieurs semaines, peut s’avérer jonché d’embûches stylistiques.
Surtout lorsqu’elle sait tellement exactement ce qu’elle veut qu’elle finit par ne plus savoir très bien.
Surtout lorsque ce qu’elle croit être sûre de vouloir n’existe au final pas véritablement.
Surtout lorsqu’elle s’y prend comme une gaufre.
Au final, elle a beau ne pas avoir exactement le même physique que Marylin, elle finit tout de même par lui ressembler.
Surtout lorsque cette dernière s’est enfilée les yeux de Bob Marley.
Et elle finit déçue et exaspérée.
Et bête.
…
Dans le courant de l’été, comme beaucoup d’entre vous, je rêvassais aux possibles améliorations et ajouts à apporter à ma garde robe (des fois qu’elle s’en aille, la robe) pour l’automne à venir.
Une de mes premières envies, comme beaucoup d’entre vous, a été ce fameux legging en laine fine, un peu transparent, option plissage en accordéon obligatoire.
La véritable obsession ne s’est déclenchée malheureusement pour moi que beaucoup plus tard, à l’heure où nombre de modeuses s’étaient déjà rué sur le Graal, laissant aux pauvres malheureuses dont je faisais partie, quelques miettes ersatziennes ne correspondant pas intégralement au cahier des charges initial.
Il faut quand même que je vous précise, qu’aussi exceptionnel que cela puisse paraître, je ne possède pas de leggings. Le traumatisme des immondes caleçons (l’appellation d’origine) que l’on portait dans les années 80 m’ayant à tout (presque) jamais tenue éloignée de la tentation de rentrer dans la place.
D’autre part, je déteste tout ce qui moule le mollet (je n’aime pas mes mollets, rien que le nom d’ailleurs) et je ne voyais donc pas l’intérêt de m’infliger pareille torture.
Et puis lorsque j’ai vu cette photo chez Punky b, j’ai exulté.
Le mollet n’avait pas l’air moulé.
Du moins pas autant que sur un legging classique.
Il ne moulait pas non plus apparemment trop le cuissot.
Banco !
…
Le premier problème (que dans mon élan initial, j’avais totalement occulté) réside dans le fait qu’on a pas exactement les mêmes jambes, la demoiselle de la photo et moi.
Le second problème, c’est qu’on a du être environ 200 000 à raisonner de la même manière, et lorsque je me mis en quête de mon Graal à moi, il était devenu auparavant le Graal de 200 000 acharnées qui avaient été plus malines.
Et plus rapides.
Autant vous dire que chez Zadig & Voltaire, quand ils m’ont vu arriver avec mon air dégagé, décrocher le modèle du portant en coloris mauve écoeurant, et leur demander nonchalamment le même en noir, ils ont bien rigolé.
« Pffffff »… qu’il m’a fait le vendeur en pouffant. « Ça fait longtemps qu’on l’a plus en noir. Et puis sur Paris, ils l’ont plus dans aucune boutique. Et il est même épuisé sur internet. Et au Bon Marché non plus ils n’en ont… »
J’étais déjà partie.
Il m’avait saoulée.
D’autant plus qu’en sortant du magasin, je croise une bombe avec sur les fesses ce fucking legging.
Même pas grave.
Enfin … pas trop …
…
Ayant quelques jours plus tard echouée au Bon marché, j’ai pu vérifier les dires de mon Cassandre. J’ai eu beau secouer les portants du stand Zadig dans tous les sens, aucun legging ou assimilé ne m’est tombé sur les stilettos (même pas vrai, j’étais en espadrilles).
En revanche, j’ai pu l’apprécier dans le coloris mauvasse rosé sus cité et dans un gris clair que rien qu’en le regardant tu prends trois bon kilos.
D’un autre côté, j’étais un peu soulagée. Il avait pas l’air super ce legging. Ultra fin, pas du tout en laine, ni en matière, ni en apparence. J’avais peut-être évité in extremis une grave erreur de casting.
Je poursuivis donc mon chemin, mi tranquillisée, mi frustrée.
Bien sûr la frustration finit par l’emporter.
Quelques minutes plus tard au corner Maje, j’avais dans les mains un legging pas du tout en laine, pas du tout transparent, mais un peu accordéonant quand même, du au fait que j’avais pris la plus grande taille.
Il est en maille. Très doux. Très confortable.
Et là je vous entends d’ici.
Le legging, vous vous en tamponnez un peu.
En revanche, vous vous questionnez sérieusement sur ma santé mentale.
Des bottines blanches ?
Bon OK ! Je vous refile peut-être le bâton pour me faire battre, mais je leur trouve un petit côté rockabilly qui m’a bien plu, en accord avec le reste de la tenue.
- Legging : Maje
- Veste : Les Chemis Blancs
- Tee shirt : Petit Bateau
- Bottines : Agnès b
- Foulards : H&M
A ce stade du récit, je sens bien que je n’ai convaincu personne.
Tout ça pour ÇA ???
Elle nous en tartine des caisses pour nous montrer un legging tout pourri qu’on a toutes le même au fond du placard depuis quatre ou cinq ans et qu’en plus on compatit même pas si elle est retardée et qu’il lui faut une bonne demi douzaine de semestres pour s’approprier une tendance que personne ou presque en veut plus.
Et oui.
Ainsi vais-je.
A mon rythme.
Mais vous pensez bien que je n’allais pas non plus m’arrêter en si bon chemin.
…
La suite.
Bientôt.